Le single se conjugue au passé et au futur, à l’image de son album à venir, Afrofuturism. Le percussionniste et compositeur vétéran montre l’étendue musicale de son répertoire en passant de la pop au funk, ou encore du R&B à l’afrobeat d’Afrique de l’Ouest.
« Je cherche à utiliser ma musique pour réfléchir à l’héritage tout en envisageant un avenir. » Michael Wimberly conçoit son album comme une réflexion sur la manière de se projeter dans la vie tout en restant en harmonie avec ses racines profondes. « J’espère que ma musique pourra être un moteur de changement social, modifier les perceptions et transformer notre façon de penser. C’est peut-être une tâche difficile, mais cela vaut la peine de s’y efforcer. »
L’album montre l’étendue de la jouissance sonore de Wimberly. Bien connu dans le monde du jazz pour son travail en tant que membre du groupe de personnalités légendaires comme Charles Gayle et Steve Coleman, il rend visite au maître de la kora gambien Foday Musa Suso chez le compositeur Philip Glass, où il séjourne lorsqu’il est à New York. « M. Glass travaillait à la composition de quelque chose, et Foday m’a emmené un étage plus bas et a commencé à jouer de la kora pour moi, confie Kimberley. J’entendais M. Glass au-dessus de moi, et Foday devant moi. Inutile de dire que j’étais aux anges… » D’une certaine manière, cette expérience offre une métaphore parfaite d’Afrofuturism, premier album où il rassemble sous un même toit une riche variété de traditions musicales.
L’album va bien au-delà de ses racines jazz avec lesquelles il a démarré la musique – Michael Wimberly offre un puissant amalgame de funk, de musique d’Afrique de l’Ouest, de R&B, de gospel et de pop, élaboré avec un éventail kaléidoscopique de collaborateurs, dont Musa Suso (co-fondateur de la Mandingo Griot Society qui a travaillé avec Herbie Hancock et Bill Laswell), le chanteur Joss Stone, et le batteur Jonathan Joseph (Jeff Beck, Weather Report). Ainsi, Michael embrasse la vision d’une musique totale inventée par l’Art Ensemble of Chicago, « ancienne pour le futur ». Cela s’explique par le fait qu’au fil de ses années de travail avec la Martha Graham School of Dance, l’Alvin Ailey American Dance Theatre et le Joffrey II Ballet, sans parler de ses musiques de défilés pour la célèbre styliste Donna Karan, il a développé une conception sérieusement holistique des arts.
« Travailler avec des directeurs de danse, de théâtre et de cinéma m’a appris à créer une musique qui sert l’œuvre et, surtout, qui soutient l’arc émotionnel du texte ou du récit, explique Wimberly. J’utilise la même approche en improvisant. Je soutiens le soliste pour l’aider à atteindre un arc dramatique qu’il n’atteindrait pas sans mon énergie qui le guide…» Bien qu’il ait écrit certains titres il y a quelques années – « Madiba » en hommage à Nelson Mandela, qui a été composé quelques mois avant sa mort en 2013, ou « Revolution » au début des années 1990 – la plupart des morceaux sont d’un cru plus récent. Le funk de « Dance With You » mélange les lignes de kora en cascade de Musa Suso avec le chant puissant de Stone, qui prend de manière convaincante le rôle de griot, tandis que les grooves profonds de chansons comme « Radio » et « Revolution » reflètent l’amour de Wimberly pour Jimi Hendrix, Prince ou encore Sly & the Family Stone. D’autres morceaux s’inspirent explicitement des traditions d’’Afrique de l’Ouest: « Solei » est une merveille qui se distingue par le jeu de balafon du Guinéen Famoro Dioubate, les frappes agiles du djembé de Wimberly et les voix rauques et pleines d’âme de Missia Saran Dioubate, tandis que « DDK Groove » fait entrer en collision les lignes de basse funky de Trevor Allen et le groove souple du batteur Joseph avec les motifs de kora cyclique de Musa Suso et la propulsion extatique du djembé du leader.
L’album Afrofuturism sortira le 19 février via Temple Mountain Records.
Écoutez Michael Wimberly dans notre playlist Songs of the Week sur Spotify et Deezer.